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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

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LA CHUi< in< i/ahistih llismi :

dont le Monde est le théâtre ne peut dériver de ht Cause première que par une suite d émanations. C’est ce que ne leur accordera ni le Judaïsme ni le Christianisme ni l’islamisme, car chacune de ces trois religions voit en Bien la cause directe, le créateur immédiat des êtres si multiples et si variés que contient II ni vers. Ainsi l’antagonisme radical qui existe entre la doctrine d’Aristote et renseignement commun des trois religions se marquera dune façon particulièrement nette dans la condamnation que cette philosophie, d une part, cl cette théologie, d’autre pari, vont porter, en même temps, contre le Néo-platonisme qui les a voulu concilier.

Bans le monde de l’Islam, les objections delà Théologie non seulement à rencontre du Péripatétisme, qui demeure entièrement séparé d’elle, mais encore à l’encontre du Néo-platonisme, qui tente de la rejoindre, sont formulées par les Motékallémin et, surtout, par AL (’iazilli devenu, à la suite de sa conversion, le plus illustre d’entre eux.

Appliqué d’abord à tous ceux qui dissertent d’une science quelconque, le nom de Motékallémin (Loquenles, Discoureurs) avait fini par désigner surtout ceux (pii, au nom de la Théologie, argumentent contre les Philosophes 1.

Lorsqu’on l’année 488 de l’ilégire (1093 après J.-C. , Al tiazâli abandonna l’étude de la Philosophie néo-platonicienne pour s’adonner entièrement à la méditation des vérités religieuses, les Motékallémin trouvèrent, en lui, un ardent défenseur de la Théologie, et le plus redoutable adversaire des doctrines qu’il avait, naguère, si brillamment exposées. C est alors qu’il composa le Téhdfout el-Falâsifah, la Destruction des Philosophes, dont l’étude nous doit retenir un instant.

Cet ouvrage est bien une destruction ; l’objet d’Al tiazâli n’est pas de construire un système nouveau, mais de démontrer la fragilité des anciens systèmes eu tout ce qu’ils ont avancé de contraire à l’orthodoxie ; il a soin d’en avertir son lecteur. « Dans ce livre, dit-il ", notre seule intention est de présenter les opinions des Philosophes, et de remplacer leurs procédés de raisonnement par une argumentation propre à mettre leur ruine en évidence. Nous ne nous attardons pas à soutenir une opinion quelconque. .Nous n’excéderons donc pas, ici, ce qui est l’objet de ce livre, et r. E. Renan, .liwrot’seZ /‘Jzx’/vvhsz/h*,Pnrîs, i85a ; pp. 79-81. — B°n Carra de Vaux. GaraZZ. Paris» 1902 ; pp. 10-27.

2. A ver rois CoRDUBENSia DesZ/’UcZZo dwtfructionum A/yareZis, Pars prima, disputâtio I ; trente-huitième : Ait AlgazeL