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LE NÉO-PLATONISME ARABE

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Une l’absence d’unité réside en la science même du premier Principe, telle qu’elle a été décrite par 1rs Néo-platoniciens arabes, Al Gazàli s’acharne à le mettre en évidence. Il y consacre de longs passages dans la troisième dissertation de la Drs/rnr/io et dans la sixième. Même si Ton attribue simplement au premier Principe la connaissance de soi-même, ou y introduit déjà la multiplicité, car cette science est quelque chose d ajouté à la simple existence1. Ainsi, par Vacuité dr sa discussion, Al Gazàli en vient a dissocier ce Dieu dont Avicenne affirmait l’unité, niais qu’il avait conçu par la réunion, dans un même Etre, de tout ce que Proclus attribuait aux trois hypostases de sa frinité, à VUn. à 1 Etre et à l’intelligence. I/argumentation d’Al Gazâli conduirait à substituer au Dieu unique d’Avicenne au moins une dualité, celle de la Substance une et de l’intelligence ; elle aboutirait, par conséquent, à reconstituer la Théologie de Plotin. En critiquant la théorie par laquelle les Néo-platoniciens arabes avaient voulu concilier la multiplicité des créatures avec l imité du Créateur, Al Gazâli en est venu à ruiner l une des idées fondamentales de toute cette philosophie, Vidée même qu’elle avait tenté do concevoir au sujet de V Essence divine. En combattant la doctrine de 1 éternité du Monde, il sera conduit à transformer une autre des notions sur lesquelles repose cette doctrine, la notion de possibilité.

Dans la longue argumentation de notre théologien contre I éternité du Monde, laissons de coté mainte objection qui nous parait d intérêt secondaire, (elle l’objection qui invoque l’impossibilité du nombre infini ; venons de suite aux réfutations où se manifestent des pensées vraiment neuves et dignes d’être notées. La première raison de l’éternité du Monde qu’attaque Al Gazàli, est propre au Néo-platonisme, mais elle est commune à tous les Néo-platoniciens ; elle est tirée de ce principe : L’effet produit par une cause parfaite et, pariant, immuable est nécessairement éternel. Dette rais m, nous lavions entendu développer par Proclus ; Avicenne, el Al (lâzali lui-même dans sa P/u/ow/j/ue, ne sciaient pas lait faute de la reprendre. En termes sommaires, an début de la //cx/rac/ion c/ev Al Gazâli rappelle2 la démonstration qui c mduit à cette affirmation : D’un être absolument éternel, ne peut provenir une chose qui soit innovée. |i

r. Averrois Cordüoensis /Ms/zvic/to Pars prima, Dtspufaliû 1, neuvit*me : Ail Algazel.

Avkrrôis CûhnUBExsis 7>e.sh‘nr/io f/es/rnr/io/nnn  ; Pars prima. DîspuUho I, premier : Ail Algazeh