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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

dixeral ac se clarius élucidai si diminute in eis se gesscrat. Qux omnia fere volumina apud Hebræos reperiitnlur, el correcta guidem, non autem corrupta ut plurima r/uæ apud Latinos, exguibus perfecte métis Avec rois ad mentem Aristotelisin omnibus suis operibus Jam dictis elicitur. » C’est assurément d’après ces versions hébraïques que Calo Calonymos citait les deux opuscules dont nous avons parlé.

On pourrait nous objecter que nous avons analysé la l lest ruelion des Philosophes composée par AI Gazâli, et que nous allons dire quelques mots de la Destruction des destructions écrite par Averroès. Il est probable, cependant, que ces deux ouvrages ne sont pas venus aux mains des maîtres chrétiens du Moyen Age. Mais si les Scolastiques latins du xm®’siècle n’ont pas connu directement les thèses soutenues par Al Gazâli dans sa Destruction des Philosophes, ils ont lu et médité le Guide des égarés Ho Moïse Maimonide où, nous le verrons, ces mêmes thèses étaient presque toutes reprises et exposées d’une manière systématique. Quant aux doctrines soutenues dans la Destruction des destructions, Averroès les a, pour la plupart, développées au cours de ses commentaires aux traités d’Aristote, en sorte qu’à partir de l’an 1230 environ, aucun docteur chrétien n’a pu les ignorer. L’étude de la Destruction des Philosophes et de la Destruction des destructions avait donc sa place marquée dans l’œuvre que nous avons entreprise.

Le premier sentiment qu’on perçoive on lisant l’écrit par lequel Averroès lutte pied à pied contre les attaques d’Al Gazâli, c’est l’indignation qui émeut l’auteur de la Destruction des Destructions contre l’auteur de la Destruction des Philosophes. « Gazâli, a remarqué Renan ’, est attaqué avec une sorte de fureur ». « Al Gazâli, écrit Averroès 3, nous dit que son intention n’est pas de faire connaître la vérité, mais bien de détruire les discours des Philosophes et de montrer que leurs raisonnements sont faux ; cette intention-là ne saurait convenir qu’aux pires des hommes. El comment n’en serait-il pus ainsi ? Tout ce que cet homme a reçu en partage d’excellence et de vertus, toute la science qu’en ses résumés, il a enseignée aux autres hommes, d’où tenait-il tout cela, sinon des livres que les Philosophes ont composés et des enseignements qu’il avait reçus d’eux ? »

t. Renan, Averroès et TAverraïsine, p. i3o. 3. Averrois Cordurehsis Destructîo destructionum Alffaselis, Pars prima, Disputatio VI, réponse d’Averroès au treizième et au quatorzième : Ail Algazel.