AVEHHOKS
(Finie abstraction, qu’il les ail fallu détacher de la matière à. laquelle elles étaient unies ; elles sont, par elles-mêmes, exemptes de toute union avec la matière et directement intelligibles. Elles tiennent le sommet de la hiérarchie qu’lbn Bàdja établit entre les formes.
Au degré le plus bas, se placent les formes individuelles 1 ; les perceptions les ont reçues des choses individuelles qui nous entourent ; sans dépouille]* la singularité qui les allecte, elles résident dans le sens commun, dans l’imagination et dans la mémoire.
Au-dessus se trouvent les formes qu’Avempace nomme intelligibles hgligues. « Ce sont, en quelque sorte -, des formes <pii restent dans la faculté rationnelle lorsqu’à cessé d exister le rapport individuel qui existait entre cette faculté et la chose individuelle.» Line telle forme « ne conserve que le rapport universel, c’est-à-dire le rapport à tous les individus. » lies formes sont, en d’autres termes, les formes spécifiques universelles qui. s’unissant à des matières différentes, produisent les divers individus du Monde sublunaire.
Ces dernières formes, on les peut penser de deux manières3. Du J,es peut concevoir en partant des formes individuelles (pie les sens, la mémoire, l’imagination nous fournissent, et en chargeant l’abstraction et la généralisation de dépouiller ces formes inférieures de tout caractère singulier et matériel. On peut aussi concevoir « ces formes isolément et eu elles-mêmes, sans qu elles aient été abstraites des matières. Et en ellèt, leur véritable existence, c’est leur existence en elles-mêmes, bien qu’elles soient abstraites. » Parce qu elles sont capables d être connues de celte dernière façon, les formes spécifiques des choses de ce Monde sont desinte/ligibles en acte. « Quand les formes 1 sont devenues intelligibles en acte, elles sont les termes des êtres de ce Monde ; et par cela meme qu elles sont intelligibles en acte, elles comptent au nombre des êtres. »
Los formes hgligues, les formes spécifiques des choses matérielles ont donc deux modes d existence ; l’un, à titre de formes spécifiques des individus du Monde sublunaire ; l’autre, à titre des deux sortes de connaissance qu’oil en acte ;
d intelligibles en
t. S. Mvnk, Op, laud., pp. 3ÿ4-3g5.
a, S. Munk, Op. laud., p. 3g5.
3. S. Munk, O», laud., p. /joG.
l. S. Mcnk, Hdd.
