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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME
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I.A CRUE ni : l’aristotélisme

vice, à la suite des actions du prince. Ainsi donc, dans une cité, le prince doit exercer une action propre, qui est la plus noble de toutes les actions accomplies en cotte cité j ; sinon, ce prince serait oisif et oiseux ; et chacun de ceux qui sont au-dessous du prince tend, par son action propre, à s unir à l’action du prince. » De même faut-il que l’intelligence qui sera la lin commune de tous les mouvements célestes exerce une action qui lui soit propre, qu’ell e soit la lin à laquelle tend le mouvement d un certain ciel ; et ce mouvement devra être le plus noble de tous, le mouvement de la sphère suprême, le mouvement diurne. Le premier Moteur immobile, donc, tout en étant la cause finale particulière du mouvement de la sphère des étoiles fixes, est, en même temps, la cause finale commune qui coordonne les mouvements de tous les autres cieux. Dans la sphère de chaque planète, se retrouve une disposition semblable à cette coordination qui régit tout F Univers. Cette sphère sc compose de plusieurs orbes ; chacun de ces orbes tend, par son mouvement, à une cause finale qui est une Intelligence particulière à cet orbe ; toutefois, parmi ces Intelligences, il en est une qui prime les autres ; non seulement elle est cause finale d un certain mouvement pour l’orbe qui lui est spécialement attribué, mais encore elle coordonne vers «

une fin commune les mouvements des divers orbes de la planète. « C’est ainsi qu’il faut comprendre la multiplicité des mouvements d une même planète ; ces mouvements sont tous reliés entre eux par l’intermédiaire du mouvement de cette planète ; le moteur qui produit chacun de ces mouvements lient sa perfection de la forme qui est le premier moteur particulier à cette planète, en sorte que les mouvements des divers orbes tendent tous au mouvement de la planète même. »

« B ailleurs, ce que nous avons dit des moteurs des orbes primaires », c’est-à-dire des moteurs dont chacun meut la sph ère totale de chaque planète, « nous devons le répéter des divers moteurs qui s’entr’aident en vue du mouvement de chaque planète ; tous ces moteurs sont coordonnés au même premier Moteur ; ils tendent tous au mouvement de ce premier Moteur ». De toutes ces considérations, le Commentateur n’a pu trouver trace en la Métaphysique d’Aristote : peut-être même pourrait-on remarque]* qu elles s’accordent assez mal avec le mécanisme des sphères célestes tel que le Stagirite l’agençait. Au contraire, ces réflexions s’adapteraient aisément

d’Al Bitrogi. N’y faut-il pas voir une influence exercée sur le Commentateur par l’astronome qui avait, en même temps que lui, O

à la théorie des planètes