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AVERROÈS

AVEBHOLS

suivi les leçons d lbn Tofaïl ? Et comme une inspiration émanée du Livre des Causes se reconnaît bien aisément dans la théorie d’Al Bitrogi, n’cst-ce pas, en dernière analyse, un souffle néo-platonicien qui se mêle à l’esprit prripatéticien dans le discours que nous venons de lire ? D un tel mélange, les commentaires d’Averroès nous présenteront bientôt d autres indices ; mais, dès maintenant, ce qu* Averroès vient de nous dire, touchant la subordination des substances séparées à la première d’entre elles, nous le pouvons rapprocher d’une pensée formulée par Syrianus, qui fut te maître de Proclus.

En commentant le second livre de la Métaphysique d’Aristote, Syrianus écrit ’ : « Aristote se demande s’il existe un seul principe séparé de la matière (^uiptrov «Ït’.qv) ou plusieurs. Nous répondrons qifil eu existe, à la fois, un et plusieurs ; la pluralité se trouve réunie et rampnée vers l’Un, et, d autre part, elle se trouve répandue vers chaque objet désirable propose (içsvov olxsvrA C’est ce qu’Aristotc lui-mcme expose au XIe livre de la Métaphysique. » Cette pensée sc trouve complétée un peu plus loin1. Syrianus approuve Aristote d avoir distingué deux sortes de principes, des idées séparées et exemptes de toute

EtorJ et des formes matérielles. «

écarté de la philosophie du Père,

ce qu’il n’a pas attribué aux idées immatérielles le rôle de cause efficiente ou de cause exemplaire, mais le rôle de cause finale el d objet convoité ; selon lui, en effet, elles sont les objets spéciaux du désir des sphères qui se meuvent autour d elles ; puis, par l’intermédiaire de ces sphères, elles sont proposées à la convoitise de tous les êtres que renferme TUnivcis. Car, de l’avis d’Aristote, tous les êtres ont le désir du bien ; mais, comme il y a des biens multiples, tous 1rs êtres embrassent le parti des biens principaux, et ceux-ci, à leur tour, se subordonnent au Bien unique qui est le plus élevé et le plus parfait de tous les biens. C’est ce qu’on doit raisonnablement entendre de ce qu’Aristote dit au XIe livre de la Métaphysique. »

Comment ces principes immatériels, dont chacun est un bien matière xal àuZa

Toutefois, ajoute-t-il, il s’est

» c’est-à-dire de Platon, « en

u Syriani ezt/igiussinu m/erprehs / ?i //, A// et XI/f Aristolelis /fèros fap/i //sit’es Corttmen/arius^ a //ïerow/MO Bayo/ino. /j/vrs/an/i.sAÛno phi/oxop /tü, ta/ini/a/e f/ona/iis. InAcadcinia Veneki. MDLVI11, Lib, II, fol. ü, recto. •—Scho/ta t/i ArisfoteletH. p. col. a (Atistoteijs Opéra. Edidit Academia Kegîa Brirussiciu Vol. Borolitii. 1870). — Svrtaxi Bi JMa~ p/ufsira eomniridtirut. Kdidii Guilelmus KroH . Berolîni. MCM1I, p+ S4 2. Sykiani In lib. fi co/nzneït/a/’tus, fol. 8, recto. — S’c/io/ôz in Sappleaten/iur^ p, B/p, col. b,— Syriani Cozameata/va, ëd. Kroll, pp. IO-TI.