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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

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an milieu diaphane ; elle lui est unie comme la lumière Fesl au milieu diaphane, lorsqu elle confère la perfection à ce milieu par la mise en acte des couleurs qui s’y trouvaient en puissance ; I Intelligence matérielle reçoit, comprend F Intelligence active comme le milieu diaphane reçoit la lumière et s’en pénètre. « [/Intelligence matérielle 1 * * * comprend l’intelligence active qui, nous l’avons dit, se comporte, à sou égard, comme la lumière à l’égard du milieu diaphane.-.* D’une manière générale, toutes les fois que l’on considérera les rapports de [ Intelligence en puissance avec 1 Intelligence active, on trouvera que, d’une certaine manière, elles sont deux choses, et (pie, d’une antre manière, elles sont une seule chose. Elles sont deux choses par suite do la diversité de leurs actions, car Faction de l’intelligence active consiste à engendr «>r et celle de I Intelligence matérielle à être informée. Mais elles sont une seule chose parce que l’intelligence matérielle reçoit sa perfection de l’intelligence active et comprend cette Intelligence. »

La théorie de l intclligeme spéculative, telle qu Averroès vient de l’exposer, se heurte à une grave difficulté. Les concepts de 1* intelligence spéculative naissent en l’homme individuel qui les saisit ; ils meurent avec lui ; ils sont divers d’un individu à l’autre. « Comment peut-il se faire5 que les concepts spéculatifs soient soumis à la génération et à la mort, alors que l’intelligence qui agit en leur formation est éternelle, et «pie l’intelligence par laquelle ils sont reçus est, elle aussi, éternelle ? » Voici comment Averroès répond à cette question «pie Thémistius n’avait meme pas entrepris de résoudre et dont lbn Bâdja avait donné une solution inadmissible, du moins au gré du Commentateur de Cordouc :

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Considérons une forme sensible telle (pie la couleur ; mie telle forme réside simultanément dans deux sujets ; elle est hors de 1 Ame, unie à la matière du milieu diaphane ; elle est, en meme temps, dans F Ame, dans le sens qui la perçoit. C est parce que cette forme réside en ce dernier sujet quelle est un être réellement existant parmi 1rs choses de ce monde, quelle est ! homme même, en tant qu’il perçoit la couleur ; d’autre part, c’est parce que cette même forme colorée réside en même temps dans un corps, hors de l’àme. qu elle n’est pas une illusion, une hallucination, qu elle est vraie. i. Avehhois CimbUBENsis M yt/7*7ote/fs /iôrox rZe ft/a/tiff roftimen/trrü, lib. III. summa I, cap. 111, comm. 20.

•2. Avehhois I.qküuhexsis /n .1 rès/n/r/is //’ôrox f/r m/nruftifarii, lib, fil, summa ï, cap. I, comm. 5.