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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

t roisièim*,

L Intell igeme réceptrice, sont éternelles ; ({liant à la elle est, d’une certaine manière, soumise à la génération et à la corruption, tandis que d’une autre manière, elle est éternelle. » Mais cotte dernière affirmation requiert encore une explication. Si l’intelligence spéculative est. d’une certaine manière, multiple comme les individus qui forment l’humanité, si elle est sujette à la génération et à la mort, c’est que l’Intelligence active ne peut, au sein de 1"Intelligence matérielle, mettre en acte un concept contenu en puissance dans cette dernière Intelligence, à moins qu’une imagination humaine ne vienne lui fournir une représentation figurée où ce concept se trouve également en puissance, bien que d une autre manière. Si donc, à un moment donné, aucun homme ne voulait, de quelque image, abstraire tel concept, l’intelligence active ne pourrait, à ce moment, amener l’Intelligence matérielle à recevoir ce concept. Et si, à une certaine époque, il n’existait aucun homme, l’intelligence active ne pourrait aucunement, à cette époque, s’unir à l’intelligence matérielle pour former l’Intelligcnce spéculative ; celle-ci, dès lors, cesserait d’exister. Ainsi, pour que l’intelligence spéculative puisse éternellement exister dans sa plénitude, il faut qu’il existe toujours au moins un homme en qui chaque notion abstraite et universelle sc trouve contenue ; l’éternité de l’intelligence spéculative requiert l’éternité de F espèce humaine.

« Nous avons, dans ce qui précède, émis l’opinion que l ’intelligence matérielle est unique en tous les hommes1 ; eu outre, nous avons admis que l’espèce humaine est éternelle, comme nous l’avons déclaré ailleurs ; dès lors, il est nécessaire que 1’1 ntellii <ence ni il té ri elle ne soit jamais dépouillée des principes, naturellement connus, qui sont communs à toute l’espèce humaine, c’est-à-dire de ces propositions premières et de ces concepts singuliers qu’on rencontre en tous les hommes

» Lors donc qu à l’égard d’un certain individu, un de ces concepts premiers se trouve anéanti par la mort du sujet au sein duquel il se trouvait uni à nous, au sein duquel il était vrai, » il huit qu il soit reçu en quelque antre individu, « de telle manière qu il ne se trouve pas anéanti d’une manière absolues mais que sa destruction soit seulement relative à un certain individu, De cotte façon, nous pouvons dire que l’intelligence spéculative est une en tous les hommes..., Dans le sens où les concepts universels sont I- Averhoès, /or. c/Z.