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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

troupeau abandonneraient peut-être la vérité et tomberaient dans l’erreur.

» Nombreux sont déjà, nous le savons, ceux qui ont travaillé à la correction de ce calendrier, particulièrement en ce qui concerne la partie qui a trait au nombre d’or ; c’est aussi dans ce but que nous sommes venus, accomplissant humblement, dans la mesure de notre science, le mandat apostolique que nous avons reçu. Par votre ordre, le très vénérable père et seigneur dans le Christ, notre seigneur le cardinal des Ruthènes, nous a prescrit certaines tâches ; nous les avons accomplies dans la mesure de notre pouvoir, et nous avons donné notre réponse, comme il vous semblait bon qu’il fût fait, sur les questions qui nous avaient été posées ; il a voulu, alors, et, sur votre ordre, il nous a commandé de trouver, s’il nous était possible, quelques moyens qui vous parussent meilleurs et plus utiles pour l’Église.

» Nous, alors, vos dévoués fils précédemment nommés, désireux de vous obéir pleinement et humblement, d’une même âme et d’un même cœur, nous avons composé cet opuscule ; nous implorons le secours de Dieu afin que, pour sa gloire et l’utilité de l’Église, les parties douteuses de notre calendrier se trouvent éclairées et que les défauts en soient corrigés sans danger de récidive. »

Cette phrase est suivie de l’indication : Explicit épistola. Incipit prohemium.

Le préambule qui nous est ainsi annoncé nous fait connaître la division de l’ouvrage composé, sur l’ordre de Clément VI, par Jean de Murs et Firmin de Bel Levai.

« Dans cet opuscule », dit ce préambule, « sont quatre traités.

» Dans le premier traité, on déclarera ce que c’est que l’année [solaire] vraie, quelle en est la longueur exacte, combien sont divers, auprès des différents peuples, les usages relatifs à l’année solaire, quelle est l’imprécision de l’année solaire dont l’Église a coutume de se servir, comment on peut porter remède à cette imprécision, quels seraient, enfin, les avantages et les inconvénients spirituels de cette correction.

» Au second traité, on déclarera ce qu’est l’année lunaire, dans quel but le nombre d’or a été inventé, comment ce nombre d’or est défectueux, quels avantages et quels inconvénients se produiraient s’il était corrigé.

» Au troisième traité, nous présentons certains moyens de corriger le nombre d’or ; nous examinons aussi, dans la mesure de notre pouvoir, les avantages et les défauts qui s’y rencontrent, s’il y en a.