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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

» Au quatrième traité, on exposera quelques principes et quelques règles par lesquelles on verra comment la Pâque doit être célébrée à une date certaine. Plusieurs moyens sont présentés et, comme aux précédents traités, les avantages et les effets de chacun de ces moyens sont examinés. Cela, c’est sciemment que nous l’avons voulu faire, afin que la sacro-sainte Église romaine, que dirige l’Esprit Saint, puisse choisir et tenir la voie qui offre le plus d’avantages et le moins de défauts. »

La rectification du nombre d’or, employé par l’Église pour déterminer la date de Pâques et des autres fêtes mobiles, est l’objet propre du travail entrepris par Jean de Murs et par Firmin de Belleval ; mais la discussion des erreurs qui affectent ce nombre suppose la détermination rapide du rapport entre la durée de l’année solaire et la durée de la révolution binaire ; la définition et la mesure de l’année solaire sont ainsi ce qui s’offre, tout d’abord, à l’attention de nos deux astronomes ; ce qu’ils en disent dans leur opuscule nous retiendra seul ici ; au beau travail de M. Kaltenbrunner [1], nous renverrons le lecteur désireux de connaître ce que dit cet opuscule touchant le calendrier lunaire et le nombre d’or.

Du premier traité, consacré à l’année solaire, le premier chapitre a pour titre : De l’année solaire vraie et de sa durée. Citons en entier ce chapitre, où se trouve plus d’une intéressante indication [2]

« L’année solaire vraie est la durée de la révolution du Soleil selon le Zodiaque du premier mobile. La durée en a été trouvée différente par les divers auteurs, comme le montre la présente table.

Jours Heures Minutes Secondes
                                                                                   
Abrachis (Hipparque) 365 16 40 10
Ptolémée 365 15 55 12
Albatégni 365 15 47 19
Alphonse 365 15 49 16


» Dans cette table, les fractions décimales [du jour], données par les auteurs, ont été converties en fractions habituelles de l’heure.

  1. Kaltenbrunner Op. laud., pp. 315-321.
  2. Ms. cit., fol. 51, ro.