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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

chose étrange, rien contenu sur la fixation de la fête de Pâques. Une lecture quelque peu attentive montre qu’il n’en va pas ainsi. L’opuscule remis au pape contient bien, comme le préambule l’annonce, quatre traités ; le dernier de ces traités est formé d’un et d’un seul chapitre consacré à la date de Pâques. Les cinq chapitres suivants composent un opuscule distinct qui a son commencement, son milieu et sa fin.

Voici le début de ce nouvel opuscule[1] :

« Afin de sauver l’accord entre l’Ancien Testament et le Nouveau, l’Église Romaine a coutume d’user non seulement du calendrier solaire, mais encore du calendrier lunaire des Hébreux ; nous devons donc, à l’aide de ce calendrier lunaire, célébrer la Pâque en concordance avec nos pères de L’Antiquité si ce n’est qu’il nous faut, en outre, observer le Dimanche, à cause de la résurrection du Seigneur. »

Le petit écrit qui commence en ces termes ne traite aucunement de la restauration du calendrier solaire : ses seuls objets sont la correction du nombre d’or et la fixation de la date de Pâques ; visiblement, c’est un résumé, écrit dans un désir de vulgarisation, de l’ouvrage que le pape avait reçu ; nous n’en saurions douter, d’ailleurs, lorsque nous lisons la phrase suivante, qui se trouve au quatrième chapitre de l’opuscule[2] :

« Il existe encore beaucoup d’autres moyens par lesquels le nombre d’or peut être corrigé ; ils sont exposés d’une manière plus déterminée et plus précise au petit livre sur la correction du nombre d’or que nous avons composé sur l’ordre de notre seigneur Monseigneur Clément VI pape, en l’année 1355 du Seigneur et dans la cité d’Avignon (in libelle de correctione numeri aurei quem ordinavimus de mandato domini nostri Domini Clementis pape sexti, anno Domini nostri 1345 in civitate Avinione) ». Nous avions annoncé que Jean de Murs et Firmin de Belleval avaient rédigé en Avignon leur écrit sur la correction du calendrier ; c’est cette phrase qui nous en donne la preuve.

Comme le petit livre rédige sur l’ordre de Clément VI, le résumé composé par Jean de Murs et Firmin de Belleval s’achève[3] par la fixation de la date de Pâques : « …quoniam dominica sequente plenilunium hic repertum pascha quolibet anno debet semper celebrari. »

La question de la réforme du calendrier, si heureusement traitée

  1. Ms. cit., fol. 57, vo
  2. Ms. cit., fol. 58, vo
  3. Ms. cit., fol. 58, vo