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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

Les écrits astronomiques composés par Jean des Linières furent, au cours du Moyen Âge, extrêmement répandus ; de cette vogue est née, pour l’historien, un grand embarras ; maintes fois recopiés, ces écrits ont vu leur titre changer à plusieurs reprises, ce qui a pu faire prendre pour œuvres distinctes différentes répliques d’une même œuvre ; parfois, les divers livres ou les divers chapitres d’un même traité ont été dissociés, copiés séparément, au point de passer pour ouvrages autonomes ; souvent, enfin, le nom de l’auteur a été altéré par les scribes ; de ces diverses causes résulte une extrême confusion que les efforts de M. Favaro [1], de M. Steinschneider [2] du prince Boncompagni [3] n’ont pu dissiper tout à fait.

La première œuvre de Jean des Linières qui retiendra notre attention n’est pas explicitement datée ; mais elle contient des tables qui partent de l’an 1320 ; nous ne risquons guère de nous tromper en plaçant au plus tard en 1320 la composition de cette œuvre.

Dans le manuscrit où nous l’avons étudiée, elle porte le titre suivant [4] :

Canones super tabulas magnas per Jo. de Lineriis compilatas ad meridiem Parisiensem ex tabulis Alfonsii.

Elle s’ouvre par une épître dédicatoire que l’auteur adresse à Robert de Florence [5], doyen de l’église de Glasgow : « Multiplicis philosophie variis radiis illustralo domino Roberto de Florentia, Glassuensis ecclesie inclito decano, Johannes de Lineriis, Ambianensis dyocesis, astronomie verilatis amator S. ». Nous voici, fout d’abord, renseignés sur la patrie de Jean des Linières ; il était né au diocèse d’Amiens,

À Robert de Florence, notre Picard chante les louanges de l’Astronomie ; il la divise en deux parties ; de la première partie, de l’Astronomie théorique, il emprunte la définition au livre De ortu scientiarum de Robert de Lincoln : Scientia speculativa

  1. Antonio Favarò, Intorno alla cita ed alle opere di Prosdocimo de’ Beldomandi, matematico padovano del secolo XV (Bulletino di Bibliografia e di Storia delle Scienze matematiche e fisiche pubblicato da B. Boncompagni, t. XII, 1879, pp. 1-74, 115-251).
  2. M. Steinschneider, Intorno a Johannes de Lineriis (de Lineriis) et Johannes Siculus (Ibid., pp. 115-251).
  3. H. Boncompagni, Intorno alle vite inedite di tre matematici (Giovanni Danck di Sassonia, Giovanni de Lineriis e Fra Luca Pacioli da Borgo San Sepolcro) scritte da Bernardino Baldi (Ibid., pp 352-419).
  4. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7281, fol. 201, vo.
  5. Dans un manuscrit de la Bibliothèque d’Erfurt, il est nommé : Robertus de Bardis de Florentia, Robert de Bardi de Florence [Maximilian Curtze, Mathematisch historische Miscellen, 7 (Bibliotheca mathematica, 2e série, t. I, 1895, p. 105)].