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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

humani aspectus perfecfiva. À côté de ceux qui s’adonnent à cette partie spéculative de l’Astronomie, il en est qui se consacrent à l’Astronomie d’observation ; ils construisent des tables ou fabriquent des instruments.

Parmi ces instruments, « il en est qui servent à étudier les planètes et à déterminer leurs équations ; tels sont le demi-cercle (semissa) et l’instrument de campants ; d’autres sont employés à étudier le premier mobile ; ce sont la sphère solide, l’astrolabe, la saphea, le demi-astralabe et les quadrants.

À ces deux branches de l’Astronomie d’observation, la composition des tables, d’une part, et la construction des instruments, d’autre part, Jean des Linières a voulu contribuer :

« J’ai donc construit [1] les présentes tables qui sont immédiatement perpétuelles, car elles peuvent admettre m’importe quel point de départ ; elles excluent le travail considérable que requiert l’usage des tables ; elles font disparaître l’imprécision des instruments. »

D’autre part, « j’ai composé un instrument qui contient toutes les puissances et les excellences des instruments susdits, tout en étant exempt des difficultés, des inconvénients et des défauts que ceux-ci présentent : il mérite le nom d’astrolabe universel, car en sa surface unique, la machine du Ciel se trouve contenue tout entière, et cette même surface peut être appliquée en tous les pays.

» Recevez donc, Seigneur Doyen, l’instrument et les tables que je vous offre ; modestes présents de mon labeur, ils conviennent à votre perspicacité et à votre bonté. S’il s’y trouve quelque chose qui ne soit pas assez bien dit, que votre génie veuille bien le ramener à la règle. »

Description de l’Astrolabe universel, Grandes tables astronomiques, canons adaptés à l’usage de ces Grandes tables, telles sont les parties principales de l’ouvrage qu’en 1320, Jean des Linières envosait à Robert de Bardi de Florence.

En outre, cet ouvrage débutait [2] par une courte introduction arithmétique relative à l’addition des minutes physiques, c’est-à-dire des nombres formés de signes, degrés, minutes, secondes et tierces ; « Modum additionis integrorum et minutorum physicorum cum integris et minutis physicis proponere ».

Le traité envové au Doyen de Glasgow fut très lu des astro-

  1. Ms. cit., fol. 202, ro.
  2. Ms. cit., fol. 202, ro.