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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

nomes ; constamment reproduit par les copistes, il éprouva de leur part plus d’une transformation.

Parfois, le titre de l’ouvrage est devenu [1] : Canones magistri Jo. de Lineriis Picardi, Ambianensis dyocesis, super magnum Almanac planetarum compositumn super meridianum Parisiensem. Les Tabulæ mainæ ont pris ainsi le nom d’Almanac planetarum que Guillaume de Saint-Cloud avait donné à l’un de ses ouvrages.

Parfois, la description de l’astrolabe universel a été séparée des tables et des canons, et copiée à part. L’astrolabe universel lui-même a pris divers noms, abrégé de l’instrument de Campanus, équateur ou saphea de Jean de Linières ; de là, des traités ainsi intitulés [2] : Abbreviatio instrumenti Campani per Joannem de Lineriis, sive æquatorium Joannis de Lineriis, ou bien encore [3] : Instrumentum sapheœ Magistri Johannis de Lineriis.

Quelques-unes des parties du livre dédié à Robert de Florence fleurent connue autant deuvres distinctes de Jean des Linières, dans un manuscrit de la Bibliothèque Vaticane [4] qui porte les indications suivantes :

In hoc codice continentur : Instrumentum armillare. Johannes de Lineriis equatorium Johannis de minutiis numerorum. Ejusdem utilitates astrolabii. Imagines stellarum fixarum.

On pourrait penser que le traité intitulé De minutiis numerorum reproduit simplement ce que l’ouvrage adressé à Robert de Florence disait de l’addition des minutes physiques ; ou se tromperait ; le traité (pie contient le recueil conservé par la Bibliothèque Vatîcane est une œuvre beaucoup plus étendue ; il ne porte pas seulement sur les minutes physiques ; il étudie aussi les minutes vulgaires, c’est-à-dire les fractions décimales.

Sous le nom à’Algorismiis de minutiis, ce traité se trouve reproduit dans un grand nombre de manuscrits [5] ; à Padoue, en 1483, et à Venise, en 1540, il a été deux fois imprimé à la suite de l’Algorismus de integris composé par Prosdocimo de Beldomandi.

Chose remarquable : L’édition donnée à Venise en 1540 nomme l’auteur : Jo. de Lineriis Siculus ; ce même nom lui est donné par certains manuscrits [6]. Faut-il donc admettre que, hors Jean des

  1. Steinschneider, Op. laud., p. 345.
  2. Favarò. Op. laud., p. 62.
  3. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7295. Voir un extrait de ce manuscrit in : L. Am. Sédillot, Supplément au Traité des instruments astronomiques des Arabes-Paris, 1844 ; pp. 188-189 (en note).
  4. Bibliothèque Vaticane, cod. Urbinate no 1399 ; Cf. Boncompagni, Op. laud., p. 376.
  5. Favabò, Op. laud., pp. 61, 62, 64.
  6. 6Favahò, Op. laud., p. 60.