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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

hunc possibilem in illo mense. Le second livre [1] est intitulé : 2us liber canonum M Jo. de Lineriis super tabulas primi mobilis ; il s’ouvre par ce problème : Cujuslibel areas propositi sinum rectum per tabulas invenire ; les mots : … ut in 3a hujus dictum est en marquent la fin. Enfin le troisième livre [2] a pour titre ; 3us liber canonum M. Jo. de Lineriis super tabulas quas ordinavit ; il débute en ces termes : Priores astrologi motus corporum celeslium diligentissimis considerationibus observantes… ; il est clos par ces mots : …quousque concordat cum vero ejus, quia fuit in radice, et habebis propositum.

À la fin de cette pièce, on lit :

Expliciunt canones tabularum astronomie per Magistrum Johannem de Lineriis ordinati Parisius, completi anno christi 1320mo. In civitate Cameracensi scriptum est. La dernière indication, qui marque Cambrai comme lieu où cette pièce fut écrite ou copiée, a été biffée ; quant à la date 1320 [3], elle résulte d’une erreur du copiste ; tous les exemplaires datés où cette pièce se trouve reproduite, en totalité ou en partie, la désignent comme ayant été composée en 1322.

Car cette seconde œuvre de Jean des Linières a été, comme la première, souvent recopiée par les scribes. Fréquemment, un livre détaché de l’ouvrage entier a été donné pour une œuvre complète. C’est ainsi que le second livre a pu être donné sous les titres les plus divers : Tabulæ sinus [4], Tabulæ declinationum zodiaci ab æquinoctiali et sinuum [5], Canones primi mobilis [6], Canones super motu primi mobilis [7]. Le troisième livre s’est appelé Canones de calculatione eclipsium [8] ; uni au second, il a fourni les Canones [9] tabularum æquationum primi mobilis et eclipsium.

De ces copies, totales ou fragmentaires, plusieurs, nous l’avons dit, portent la date de l’ouvrage, et cette date est uniformément 1322. Ainsi un manuscrit de la Bibliothèque Nationale reproduit

  1. Ms. cit., fol, 178, vo, à fol. 186, vo.
  2. Ms. cit., fol, 184, vo, à fol. 201, vo.
  3. Le catalogue des manuscrits latins de la Bibliothèque Royale a mis 1310 au lieu de 1320 ; cette erreur a été reproduite par Delambre en son Histoire de l’Astronomie au Moyen-Âge (p. 258) et par l’Histoire littéraire de la France (t. XXIV, p. 486).
  4. Steinschneider, Op laud., p. 348.
  5. Steinschneider, Ibid.
  6. Favarò, Op. laud., p. 194.
  7. Favarò, Op. laud., p. 189.
  8. Favarò, Op. laud., p. 63.
  9. Favarò, Op. laud., p. 62. — Maximilian Kurtze, Urkunden zur Geschichte der Trigonometrie im christlichen Mittelalter (Bibliotheca mathematica, 3e série, t. I, 1900, pp. 390-413).