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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

donne alors, du système admis par les auteurs des Tables Alphonsines, un exposé concis qu’il conclut en ces termes :

« J’estime qu’Alphonse nous fait connaître d’une manière suffisante les mouvements des étoiles tixes et des auges des planètes, …, de même qu’il a reçu, pour les autres mouvements, des principes (radices) que, sans hésitation, je regarde comme plus exacts que les autres. »

Doute au sujet du mouvement véritable dont sont affectées les étoiles fixes et les apogées des planètes, conviction que les Tables Alphonsines donnent, de ces mouvements et des autres mouvements célestes, des évaluations plus approchées que les tables précédemment employées, tels sont les deux sentiments que nous entendons Jean des Linières exprimer en 1335 ; il semble bien que ces deux sentiments fussent très généralement éprouvés, vers le même temps, par les astronomes de l’École de Paris.


IX
GEOFFROI DE MEAUX. UN ÉCRIT ANONYME CONTRE LES Tables Alphonsines.
OUVRAGES ASTRONOMIQUES COMPOSÉS À OXFORD.

Toutefois, si la méfiance paraît avoir été le sentiment unanime des Parisiens à l’égard des divers systèmes proposés pour expliquer la précession des équinoxes, laconfiance en la valeur approximative des déterminations fournies par les Tables Alphonsines semble avoir été moins générale ; à ces tables, des critiques sévères ont été adressées par plus d’un astronome.

Geoffroi de Meaux, par exemple, est l’auteur d’un Calendrier des planètes dont un manuscrit de la Bibliothèque Nationale nous a conservé [1] une partie sous ce titre : Kalendarium Gaufredi de

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7281, fol. 160, vo, inc. : Cunctis Solis et Lune scire desiderantibus vera loca… Fol. 162, ro : quo habito alia festa mobilia de facili possunt sciri. En bas de la p , cette note du copiste : Deficit hic 2a pars, scilicet inventarium solis et lune. Une autre copie, également réduite à la première partie, de ce Kalendarium Gaufredi de Meldis se trouve au ms. no 15118 du fonds latin de la Bibliothèque Nationale ; il y occupe les deux fol. 74 et 75 ; il se termine par cette note du copiste :

    Ad honorem illustris astronomi qui soins numéral multitudinem stellarum, propriis nominibus vocans eas illius scilicet qui creavit eas, non ociosas nec vanas, sed significationibus et virtutibus dotans eas, sicur sacra eloquia canunt, cunctis catholicis in eis studentibus G. de Meldis presentem cedulam, cum salute karissimo, sicut apparuit hiis diebus circa festum beati Johannis baptiste anno domini Mo ecco 34.