Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

l’Abbé de Spannheim néglige de nous dire sur quels fondements il l’asseoit.

À la vérité, il a existé un Johannes Danko, ou Danekow, ou de Danecowe de Saxonia qui s’est occupé d’Astronomie ; mais il ne semble pas être identique au Johannes de Saxonia qui a composé les Canones super tabulas Alfonsii.

Un manuscrit, conservé à Erfurt, a pour titre [1] : Notule Johannis Danko super compotum. Le colophon est ainsi rédigé : « Expliciunt notule supra compotum magistri Joh. de Saxonia extracte a scriptis ejusdem completis a. D. 1297. »

Un autre manuscrit de la même bibliothèque [2] contient les Canones tabularum Astronomiæ de Jean des Linières ; en voici le colophon : Expliciunt canones tabularum astronomie ordinati per magistrum Johannem Pychardum de Lyneriis et completi Parisius anno ab incarnacione Christi filii Dei 1322, scripti Parisius per manus Johannis de Danecowe a. D. MoCCCoXXIIIo in die cathedre Petri. Deo gratias. »

Dans un manuscrit de la Bibliothèque Nationale [3], ces mêmes Canones se terminent par ces mots ; « Expliciunt canones tabularum illustris principis Alfonsii quos magister Johannes Danekow de Saxonia compilavit. »

Avant 1297, donc, ce maître Jean Danko ou de Danecowe avait composé des écrits complets (scripta completa) d’Astronomie dont il extrayait des notes sur le calendrier. Comment pourrait-il être le même personnage que notre Jean de Saxe, auteur des Canones super tabulas Alfonsii, alors que cinquante-huit ans plus tard, en 1355, nous verrons ce dernier composer des exercices d’Astronomie à l’usage des étudiants ? Il est bien clair que nous avons affaire au moins à deux Johannes de Saxonia distincts qui, plus tard, ont été confondus l’un avec l’autre, comme Jean de Linières l’a été avec Jean de Sicile.

Un manuscrit de la Bibliothèque Nationale nous présente un traité [4] qui est intitulé : Canones Jo. de-Saxonia super tabulas Alfonsii regis Castelle. Le colophon de ce traité est ainsi rédigé : Expliciunt canones super tabulas magnas illustrissimi Castelle regis

  1. Maximilian Curtze, Mathematisch-historische Miscellen. 7. War Johannes de Lineriis ein Deutscher. ein Italiener oder ein Franzose ? (Bibliotheca mathematica, 2e série, t. IX, 1895, p. 106).
  2. Maximilian Curtze, Op. laud., p. 105. — Maximilian Curtze, Urkunden für die Geschichte der Trigonometrie im christlichen Mittelalter (Bibliotheca mathematica, 3e série, t. 1, 1900, p. 390).
  3. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms, no 15122, fol. 152, ro, à fol. 169, ro.
  4. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms, no 7281, fol. 213, ro, à fol. 222, ro.