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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

de Jean des Linières fait l’éloge du stylum leve de ce maître ; le proæmium de l’écrit que nous allons étudier vante celui qui enseigne stylo levi seu facili la Science astronomique à ses successeurs. Enfin, les exemples destinés à rendre usuels les Canom de Jean des Linières étaient tous calculés « super radicem anni Christi 1355 completi et super Parisius » ; les exemples que nous allons examiner sont tous, eux aussi, calculés en faisant usage du méridien de Paris [1], et pour l’annus 1355 completus [2] ou bien pour l’annus 1356 incompletus [3].

Si les nouveaux exemples n’étaient pas, comme les premiers, de Jean de Saxe, il faudrait admettre qu’ils sont de quelqu’un de ses disciples ; ce disciple aurait voulu faire pour les Canons de son maître ce que celui-ci avait fait pour les Canons de Jean des Linières. Une remarque ôte quelque vraisemblance à cette supposition ; cette remarque conduirait même à penser que la rédaction des exemples dont nous nous occupons en ce moment a précédé, et non suivi, la rédaction des exemples sur les Canons de Jean des Linières. Au premier de ces deux ouvrages, en effet, nous trouvons [4] la phrase que voici :

« Sed non curavi hic figuram cæli constituere, quia in hoc opusculo nichil aliud agere curavi nisi ut modum operandi in tabulis astrologicis alleviarem per exempla, quæ exempla in canonibus tabularum quos ego vidi non ponuntur. »

Si l’auteur n’a jamais vu de Canons accompagnés d’exemples, c’est donc que les Exemples sur les canons de Jean des Linières n’existaient pas encore.

Sans prétendre trancher ici les questions qu’on peut se poser touchant l’auteur de l’écrit que nous allons analyser, nous conviendrons, pour la simple commodité du discours, de donner à cet auteur le nom de Jean de Saxe.

« Non fuit mortuus qui scientiam vivificavit nec est pauper qui intellectui dominatus est, Hanc propositionem scribit Plholomeus in prologo prime dictionis sui magni voluminis Almagesty. Cujus expositio talis est… » C’est en ces termes que débute le préambule de Jean de Saxe [5].

Consacré à l’éloge de l’astronome et de l’Astronomie, ce préambule présente un vif intérêt historique ; il nous apprend, en effet,

  1. Ms. cit., fol. 118, vo.
  2. Ms» cit., fol. 113, ro ; 114, ro ; 117, ro ; 118, vo ; 119, ro ; 123, ro.
  3. Ms. cit., fol. 121, ro et vo ; 122, ro ; 126, vo.
  4. Ms. cit., fol. 124, ro.
  5. Ms. cil., fol. 112, vo.