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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

Le préambule que nous venons d’analyser se termine par cette invocation [1] :

« Primitus vero, prout decet, illius negotii exordio, beatam gloriosam Virginem Mariam deprecor toto posse, quatenus pro me peccatore ad suum unigenitum et inclytum Filium intercedat, innumerabilia peccata mea ne perpendat, sed ut intellectum meum suo divino dignetur radio illustrare. In Nomine illius, de quo hoc complexum Alpha et Ω verissime ponitur, inchoando sub hac forma :

» Numerum annorum, mensium et dierum a principio alicujus æræ nobis notæ incipientium ad quarta, tertia, seconda et prima sine tabulis reducere sub forma exemplari. »

Parmi les exemples numériques que développe Jean de Saxe, il en est un auquel il semble attacher un prix tout particulier ; c’est celui qu’il présente sous cet énoncé [2] :

« Modum inveniendi introitum Solis in Arietem vel in quodcunque signum cæleste tibi placuerit, et, per consequens, omnium planetarum aliorum sex, enodare. »

À l’aide des Tables Alphonsines, il commence [3] par calculer l’instant où, au cours de l’année 1356, le Soleil entre au signe du Bélier ; il trouve ainsi que l’équinoxe du printemps a lieu, en l’année 1356 incomplète, le 11 mars, à 7 heures 54 minutes 44 tierces. Cette date, déclare Jean de Saxe, « je l’ai appelée la racine, pour toute la durée de ma vie, de l’entrée du Soleil dans le Bélier ; c’est, en effet, en jours moyens, l’époque où le Soleil est entré dans le signe du Bélier au cours d’une année qui m’est connue. »

Poursuivant son calcul, notre astronome détermine la position qu’occupait à ce moment-là, par rapport à un observateur parisien, le ciel des étoiles fixes.

« …On trouve ainsi, dit-il [4], environ 206° 46′. La détermination ainsi obtenue, je l’ai appelée la racine de toute ma vie. C’est, en effet, le point ou le degré du cercle équinoxial qui se levait ou, en d’autres termes, qui apparaissait au-dessus de l’horizon oriental, pour notre hémisphère, à l’instant où le Soleil entrait dans le Bélier en l’année susdite, c’est-à-dire en l’année 1356 de J.-C. »

Jean de Saxe achève cet exemple en déterminant, pour ce même instant, les lieux vrais de tous les astres errants.

Les calculs que Jean de Saxe donnait pour exemples étaient-ils

  1. Ms. cit., fol. 113, ro.
  2. Ms. cit., fol. 121, ro.
  3. Ms. cit., fol. 121, vo.
  4. Ms. cit., fol. 122, ro.