II. — LES PHYSICIENS
Dans un ouvrage qu’on attribuait à Albert le Grand dès le début du xive siècle, que le P. Mandonnet attribue aujourd’hui à Roger Bacon[1], mais qui, en toute hypothèse, était connu à Paris à la fin du xiiie siècle, on lit ceci[2] : « Alpétragius a entrepris de corriger les principes et les hypothèses de Ptolémée sans contredire à ses conclusions ; il affirmait que les cieux inclinés ne tendent pas à se mouvoir en sens contraire du mouvement du premier ciel, mais qu’ils se meuvent plus lentement et demeurent en arrière, car ils ne peuvent prendre part à toute la violence du premier mouvement. Beaucoup ont accueilli son opinion, beaucoup l’ont embrassée par respect pour l’avis qu’Aristote émet dans ses livres sur le Ciel et le Monde, et que cet astronome partage ; mais d’autres se sont indignés qu’il ait eu l’audace, en son mauvais esprit, de vouloir reprendre Ptolémée. »
Ce n’est pas entre deux autorités, entre l’autorité d’Aristote et l’autorité de Ptolémée, que se débattait le problème astronomique ; les deux puissances qui entraient en lutte l’une avec l’autre étaient d’essences bien autrement contraires ; d’une part, le système des sphères homocentriques s’appuyait sur l’autorité