et sûre) soit désormais, aussi bien en sacrée Théologie qu’à la Faculté des Arts, dans ladite Université de Paris, lue à la mode accoutumée, enseignée, dogmatisée, apprise et imitée.
» Quant à l’autre, à celle des susdits Nominalistes, aussi bien de ceux qui ont été désignés ci-dessus que de tous leurs pareils, nous avons expressément décrété que, ni dans ladite Ville de Paris ni en quelque endroit que ce soit de notre Royaume, on ne la pourrait aucunement lire, enseigner et dogmatiser d’aucune façon, soit publiquement, soit en cachette, et qu’on ne la pourrait soutenir dans aucune mesure. » À tout contrevenants, le bannissement était promis.
Ce n’était pas encore assez ; à l’interdiction de la doctrine, le roi joignait la confiscation des livres.
« En outre[1], pour que, dans ce Royaume, la dite doctrine des Nominalistes ne puisse, à l’avenir, non seulement reprendre vigueur, mais même trouver la moindre étincelle qui lui permette de renaître, nous mandons au premier président de notre Cour de Parlement, et nous lui donnons spéciale commission de mettre en notre main, tous les livres dont procède cette même doctrine des Nominalistes ; de les saisir ou faire saisir, réellement et de fait, tous et chacun, ceux de l’Université comme ceux qui existent chez les « suppôts » de cette Université ; après en avoir dûment dressé l’inventaire, il gardera ces livres jusqu’à ce que nous les ayons fait examiner par des hommes que leur connaissance des lettres rend éprouvés et expérimentés, et que nous ayons ordonné à leur endroit ce qui sera raisonnable. »
Le 9 Mars 1473, l’Université se réunit[2] pour entendre lecture de l’édit royal, et pour s’y soumettre, car on ne résistait guère à Louis XI. On renouvela donc le serment, prescrit en 1340, de ne pas enseigner la doctrine occamiste. On jura de remettre au Parlement tous les livres nominalistes.
Sur ce dernier point, l’acquiescement fut donné bien à contrecœur. Il en coûtait de livrer tous ces manuscrits précieux, dont les diverses bibliothèques tiraient vanité et qui, à côté des propositions combattues par les Réalistes, renfermaient tant d’enseignements communément reçus. L’Université s’assembla donc de nouveau le 14 Mars ; elle décida d’implorer une atténuation de l’édit royal ; de chacun des traités nominalistes, elle proposa de livrer seulement un exemplaire. Mais le 7 avril, le