Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pompes de Bacchus, qu’ils s’y présentaient d’une manière fort indécente, dans un état apparent de désir dont la continuité étonnante était regardée comme une grâce du ciel, une marque de l’assistance divine [1].

Il est possible que ce déclamateur ait pris la fiction pour la réalité et le postiche pour la nature. Divers monuments antiques qui nous retracent les scènes des groupes de satyres, nous représentent des hommes dont la tête était couverte d’un masque entier ou têtière, et le corps et les jambes enveloppés de peaux de bouc. On peut croire que le travestissement était complet, et qu’un Phallus artificiel était substitué au naturel ; car sans cela, la durée de l’état en question, un éréthisme si soutenu, pendant une course longue et fatigante, serait vraiment un miracle.

Que les jeux obscènes des groupes de satyres fussent figurés ou réels, ils n’en étaient pas moins des attentats à la pudeur publique ; et un père de l’Église grecque, révolté de ces scènes scandaleuses, s’exprime de la sorte :

« L’homme le plus débauché n’oserait jamais,

  1. Satyri in hanc pompum producebantur arectopene, quod tamen ipsi rei divinæ signum autumabai. (Areteus, lib. 2 Actorum, cap. 12).