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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

liards sans lui rendre son reste. » — « Oh ! cousine Babet, dit une autre, sainte Geneviève, que cela est pitoyable ; c’est pis que not’ homme quand il est d’sous ; si tu veux un lavement de barbarie avec un chalumiau de tripes, le grand-père de Monsieur a un très beau chalumiau ; ça aviont l’air d’une vieille corde de basse ratatinée… Hé, hé, commère, regarde les deux voisins du grand-père, on dirait deux vieilles emplâtres d’onguent de la Lère… Tiens, la Gerniffle, prends ça pour te faire des mouches, tu en mettions quelquefois, ta viande se gâte. » — « Tais-toi, chienne de garce, dit Mme Gerniffle en colère, tu n’aurais pas fait trois enfants, si tu n’avais trouvé que ces emplâtres. » — « Voyez cette gueuse, repartit l’autre, son homme n’en a pas un plus rude, mais la putain sait où en trouver d’autres. »

Ces femmes allaient se battre ; pour distraire leur colère, je leur dis : « Mesdames, cette momie parle, pour la faire parler, il faut lui souffler au derrière. » — « Commère, dit l’une, cela devions être plaisant ; pardi, soufflons-lui au cul, il a les fesses aussi dures que le violon de saint Jean des Ménétriers de la rue Saint-Martin[1]. » Elles disputèrent laquelle soufflerait la première. La grande Gerniffle eut tous les honneurs ; la momie lui remplit la face, et sa grosse gorge de matière louable. « Oh, Jean-F… de grand-père ! s’écria-t-elle que le b… est puant ! il

  1. On voit à la porte de Saint-Jean-des-Ménétriers un saint qui joue parfaitement du violon.