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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

pagnie ; celui qui a fait tant de choses devait au moins laisser celle-là à notre fantaisie. M. l’abbé de Bernis dit, dans une jolie pièce, que les lois du plaisir sont ses volontés ; la servante du curé, la belle Claudine, était à sa volonté ; il peut avoir des volontés, je n’en ai plus. Le père du docteur Pangloss que je viens de quitter assure que la perte des volontés n’est pas ce qu’il y a de mieux dans un monde possible ; et malgré la beauté de Mlle Cunégonde… à ça, montrez-moi votre relique ».

Je conduisis ce seigneur aux pieds de l’Aoulia ; quelle fut sa surprise lorsqu’il vit à son côté Mme Xan-Xung ! Le Duc se sentit à l’instant dans l’heureuse situation du président de Langres : « Oh ! oh ! dit-il, je vois de quoi il retourne, c’est Madame qui fait le miracle. J’ai vu de bien près sous mes yeux les beautés d’Allemagne, de Gênes, de l’Italie et de la France ; elles n’ont point fait sur mes sens l’impression des charmes de votre épouse ; sa conquête flatterait davantage mon cœur, que celle de Minorque, chantée par tout le royaume, et pour laquelle on a fait tant de méchants vers ».

Ma femme, avec une douce modestie, beaucoup de politesse, répondit au Duc, lui ôta l’espoir de tenter le moindre projet ; il vit qu’elle avait la faiblesse d’aimer son mari, il plaisanta avec le merveilleux Dressant ; mon grand-père prit avec lui le ton de la Cour, ils se dirent des choses les plus obligeantes. — « Que faisaient les femmes, lui demanda le Duc, à la cour de François Ier ? — Elles se tracas-