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drement, sous cette image, de la dureté de la fortune.

Poésie de mad. des Houl. T. 2, p. 88


Dans ces prés fleuris
Qu’arose la Seine,
Cherchez, qui vous mène,
Mes chères brebis :
J’ai fait pour vous rendre
Le destin plus doux,
Ce qu’on peut atendre
D’une amitié tendre ;
Mais son long couroux
Détruit, empoisone
Tous mes soins pour vous,
Et vous abandone
Aux fureurs des loups.
Seriez-vous leur proie,
Aimable troupeau !
Vous de ce hameau
L’honeur et la joie,
Vous qui gras et beau,
Me doniez sans cesse
Sur l’herbète épaisse
Un plaisir nouveau !
Que je vous regrète !
Mais il faut céder ;
Sans chien, sans houlète,
Puis-je vous garder ?
L’injuste fortune
Me les a ravis.
Envain j’importune
Le ciel par mes cris ;
Il rit de mes craintes,
Et sourd à mes plaintes,
Houlète, ni chien,
Il ne me rend rien.
Puissiez-vous, contentes,
Et sans mon secours,
Passer d’heureux jours,
Brebis inocentes,
Brebis mes amours.
Que Pan vous défende,