XIII.
L’Allusion.
Allúdere. R. ad, et lúdere.
Les allusions et les jeux de mots ont encore du raport avec l’allégorie. L’allégorie présente un sens et en fait entendre un autre ; c’est ce qui arrive aussi dans les allusions, et dans la plûpart des jeux de mois, rei altérius ex álterâ, notátio. On fait allusion à l’histoire, à la fable, aux coutumes, et quelquefois même on joue sur les mots.
Henriade, chant 7.
Ton roi, jeune Biron, te sauve enfin la vie ;
Il t’arache sanglant aux fureurs des soldats,
Dont les coups redoublés achevoient ton trépas :
Tu vis ; songe du moins à lui rester fidèle.
Ce dernier vers fait allusion à la malheureuse
conspiration du maréchal de Biron ; il en rapèle
le souvenir.
Hist. l’Acad. t. 1, p. 277.
Voiture étoit fils d’un marchand de vin. Un jour qu’il jouoit aux proverbes avec des dames, madame des Loges lui dit : Celui-là ne vaut rien, percez-nous en d’un autre. On voit que cette dame fesoit une maligne allusion aux toneaux devin ; car percer se dit d’un toneau, et non pas d’un proverbe ; ainsi, elle réveilloit malicieusement dans l’esprit de l’assemblée le souvenir humiliant de la naissance de Voiture. C’est en cela que consiste l’allusion ; elle réveille les idées accessoires.
A l’egard des allusions qui ne consistent que dans un jeu de mots, il vaut mieux parler et