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Page:Dumarsais - Œuvres, t3, 1797.djvu/36

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OE U V R E S


une métalepse : les Pyrénées ne seront plus un signe de séparation.

L’ai’f^le est le symbole de l’Empire ; l’empereur porle un ai ;:(le à d(.’ux tèfcs dans ses armoiries : ainsi, dans l’exenjple que je viens de raoorter , }’« ;>/«. si f^ni fie l’Allemajrne. C/est le sii^ne pour la chose siL,nifiée : c est une métonymie.

Neptune étoit le dieu delà mer, il est pris dans le même exemplepourl’Océan , pour la merdes Indes orientales et occidentales : c’est encore une métonymie. ISous remarquerons dans la suite ces diférences particulières qui font les diférentes espèces de tropes.

Il y a autant de tropes qu’il v a de manières diférentes, par lesquelles on doue à un mot une signification qui n’est pas précisément la signification propre de ce mot. Aveugle dans le sens propre, signifie une persone qui est privée de l’usage de la vue : si je me sers de ce mot pour marquer ceux qui ont été guéris de leur aveuglement, corne quand Jesus-Christ a dit, les aveugles voient (Math. c. XI. v. 3.), alors aveugles n’est plus dans le sens propre , il est dans un sens que les philosophes apèlent sens divisé : ce sens divisé est wn trope , puisqu’alors «cez/^/e^ signifie ceux qui ont été aveugles, et non pas ceux qui le sont. Ainsi outre les tropes dont on parle ordinairement , j’ai cru qu’il ne seroit pas inutile ni étranger à mon sujet, d’expliquer encore ici les autres sens dans lesquels un même mot peut être pris dans le discours.


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