Page:Dumarsais - Œuvres, t3, 1797.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
DE DU MARSAIS.


ARTICLE V.



Le traité des Tropes est du ressort de la grammaire. On doit conoître Les Tropes pour bien entendre les auteurs, et pour avoir des conoissances exactes dans l’art de parler et d’écrire.

Au reste ce traité me paroît être une partie essentièle de la grammaire puisqu’il est du ressort de la grammaire de faire entendre la véritable signification des mots, et en quel sens ils sont employés dans le discours.

Il n’est pas possible de bien expliquer l’auteur même le plus facile, sans avoir recours aux conoissanees dont je parle ici. Les livres que l’on met d’abord entre les mains des començans, aussi-bien que les autres livres, sont pleins de mots pris dans des sens détournés et éloignés de la première signification de ces mots ; par exemple :


Virg. Ecl. I, V. I..Tityre, tu pátulæ, récubans sub tégmine fagi,
Sylvéstrem, ténui, musam meditáris, ayénâ.


Vous méditez une muse, c’est-à-dire, une chanson, vous vous exercez à chanter. Les muses étoient regardées dans le paganisme come les déesses qui inspiroient les poëtes et les musiciens : ainsi Muse se prend ici pour la chanson même, c’est la cause pour l’éfet ; c’est une métonymie particulière, qui étoit en usage en latin ; nous l’expliquerons dans la suite.