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Page:Dumas.- Grand dictionnaire de cuisine, 1873.djvu/37

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de Darius, laquelle armée était de sept cent quatre-vingt mille hommes. Et comme le grand roi, apprenant cela, s’étonnait d’avoir un hôte si riche, Pithius offrit au roi, suivant Pline et Budée, de soudoyer et de nourrir son armée pendant cinq mois.

Nous avons dit que les premiers grands et beaux dîners furent donnés par les Grecs. Les fêtes religieuses en fournirent l’occasion.

En effet, où devaient-ils naître, si ce n’est chez un peuple gai, d’un esprit charmant, complétement inoccupé ou occupé d’œuvres d’art, laissant à ses esclaves le soin de prévoir les nécessités matérielles de la vie ?

On dînait sur des tables ciselées avec ce goût élevé des artistes grecs.

Les lits destinés aux repas étaient ornés d’écailles de tortue, d’ivoire et de bronze ; dans quelques-uns même étaient incrustées des perles et des pierreries.

Les matelas étaient de pourpre, brochés d’or.

Les coupes, les tasses, les gobelets de toutes espèces, les vases de toutes formes étaient travaillés par les artistes les plus renommés.

Les plus beaux étaient de Thériclès.

Les échansons, qui remplissaient auprès des Grecs l’office de Ganymède et d’Hébé près des dieux, étaient de jeunes garçons ou de belles jeunes filles qui avaient l’ordre de ne rien refuser aux convives. Ils avaient le visage peint et fardé, les cheveux coupés en cercle. Leurs tuniques d’étoffe transparente, ceintes au milieu du corps par un ruban, étaient taillées pour tomber jusqu’aux pieds ; mais, en la tirant par le haut, ils la relevaient jusqu’aux genoux.

Ce fut dans ces élégants dîners que se forma la conversation grecque, cette conversation qui fut copiée depuis par tous les peuples, et dont la nôtre était, assure-t-on, avant l’introduction du cigare, une des plus vives et des plus rapides copies.

De là le mot sel attique.