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CONFESSION.

ment de cœur que je portai la main à la sonnette du presbytère. J’avais attendu la nuit, pour que personne ne me vît entrer à la cure, où, dans d’autres temps, j’allais ouvertement deux ou trois fois par semaine ; sur le seuil, le cœur me manqua et je fus obligée de m’appuyer au mur pour ne pas tomber.

« Cependant, je repris mes forces ; et, par un mouvement brusque et saccadé, je sonnai. La vieille servante vint aussitôt m’ouvrir.

« Comme je l’avais pensé, le curé était seul, dans une petite chambre retirée, où, à la lueur d’une lampe, il lisait son bréviaire.

« Je suivis la vieille Catherine, qui ouvrit la porte et m’annonça.

« Le curé leva la tête. Toute sa belle et calme figure se trouva alors dans la lumière, et je compris que s’il y a au monde une consolation pour certains malheurs irréparables, c’est de confier son malheur à de pareils hommes.

« Cependant, je restais près de la porte et n’osais avancer.