Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/52

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continue de m’en casser, dût-il y perdre le reste de ses dents, et dût son menton se disloquer tout à fait. Voyons, quel intérêt prends-tu à ce paresseux ?

— Non, non, non ! s’écria Marie en serrant le petit bonhomme entre ses bras ; non, tu n’auras plus mon pauvre casse-noisette. Vois donc comme il me regarde d’un air malheureux en me montrant sa pauvre mâchoire blessée. Fi ! tu es un mauvais cœur, tu bats tes chevaux, et, l’autre jour encore, tu as fait fusiller un de tes soldats.

— Je bats mes chevaux quand ils sont rétifs, répondit Fritz de son air le plus fanfaron ; et, quant au soldat que j’ai fait fusiller l’autre jour, c’était un misérable vagabond dont je n’avais pu rien faire depuis un an qu’il était à mon service, et qui avait fini un beau matin par déserter avec armes et bagages, ce qui, dans tous les pays du monde, entraîne la peine de mort. D’ailleurs, toutes ces choses, sont affaires de discipline qui ne regardent pas les femmes. Je ne