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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 4.djvu/263

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pect différent de leur forme ordinaire et bien connue ; les troncs des arbres me paraissaient autant de fantômes enveloppés de leurs linceuls, et qui, loin d’être attachés à la terre par leurs racines, rampaient à l’aide de ces racines comme si elles eussent été des serpents. Quelque temps, je crus être en proie à une illusion ; je passai ma main sur mes yeux pour m’assurer que je ne dormais pas : mes yeux étaient parfaitement ouverts, et erraient avec inquiétude d’un objet à un autre. De son côté, mon cheval n’avançait que par bonds et par écarts, soufflant bruyamment, et à chaque instant se cabrant, comme s’il eût rencontré sous ses pas des obstacles visibles pour lui seul ! Je passai la main sur son cou robuste, afin de le flatter et