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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 4.djvu/276

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le fleuve sa tête et sa lyre !… Le galop insensé continuait donc, toujours plus rapide et plus resserré ; je commençais à reconnaître le pays, couvert jusque-là pour moi d’un voile fantastique : nous approchions de l’abîme ! Ici, enfant, j’avais cueilli des fleurs ou ramassé des glands ; là, jeune homme, j’avais, mon arc à la main, attendu la biche ou le chevreuil ; là, enfin, sur un lit de mousse, j’avais reçu le premier baiser de ma première maîtresse, par une belle soirée de printemps où le soleil couchant, dardant ses rayons d’or à travers la forêt, semblait la percer de flèches de feu…

« — Oh ! malheur ! malheur ! m’écriai-je en me sentant entraîné vers l’abîme par une irrésistible attraction ; Pyroïs, mon bon coursier, ne peux-tu donc pas