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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 4.djvu/301

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votre main… votre main, par grâce ! »

Meroë fit un mouvement pour m’accorder la faveur que je lui demandais ; mais réfléchissant sans doute, elle secoua la tête, et, retirant sa main, dont mes deux mains et mes lèvres allaient s’emparer :

« — Non ! non ! dit-elle ; à ce soir… »

Alors, s’éloignant avec rapidité, elle me jeta de loin, et du bout des doigts, un baiser qu’emporta la brise du matin dans un rayon de lumière dorée, et disparut sous le sombre vestibule de sa maison… Je restai seul. — Pour la première fois, ô maître ! je sentis la valeur et l’étendue de ce mot : seul ! La nature s’éveillait souriante ; les brises des eaux et des montagnes passaient par les airs ; les oiseaux commençaient à chan-