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ter en voltigeant d’arbre en arbre ; la cigale cherchait le premier rayon de soleil pour y faire grincer ses ailes frileuses ; les scarabées d’azur et d’émeraude se glissaient sous l’herbe ; le grillon saluait la lumière au bord de son trou ; le lézard, inquiet et familier à la fois, courait le long de la muraille. On entendait le bourdonnement de Corinthe passant du sommeil à la vie, les chansons du pêcheur allant tirer ses filets nocturnes, les cris aigus des matelots levant l’ancre ; enfin, à deux cents pas à peine, ma mère m’attendait dans l’inquiétude et dans les larmes, et j’étais aussi perdu, aussi isolé, aussi abandonné dans cette nature que si un naufrage m’eût jeté, la veille, sur le rivage de quelque île dé-