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deux cœurs ne sentent jamais de la même façon ; aussi, lorsque notre cœur trop plein déborde malgré nous, notre voix, dans son besoin d’expansion, s’adresse particulièrement à la solitude, et choisit pour ses confidents le lac, l’étoile, le ruisseau, le nuage, qui non-seulement ne peuvent pas lui répondre, mais ne peuvent pas même l’entendre !… Pourtant, cette solitude de ma chambre me semblait restreinte : rien ne m’y parlait d’elle ; aucun des objets qu’elle renfermait ne l’avait vue, touchée, connue… Ce que j’eusse désiré, c’eût été de me plonger dans l’air qu’elle avait respiré, dans la poussière qu’avaient soulevée ses pas, dans l’ombre qu’elle avait éclairée de sa présence ! Oh ! quel bonheur c’eût été pour moi de me jeter