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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/111

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LXIV

CE QUI ARRIVA A M. DE LA VAUGUYON, PRÉCEPTEUR DES ENFANTS DE FRANCE, LE SOIR DU MARIAGE DE MONSEIGNEUR LE DAUPHIN.


Les grands événements de l’histoire sont pour le romancier ce que sont les montagnes gigantesques pour le voyageur. Il les regarde, il tourne autour d’elles, il les salue en passant, mais il ne les franchit pas.

Ainsi allons-nous regarder, tourner et saluer cette cérémonie imposante du mariage de la dauphine à Versailles. Le cérémonial de France est la seule chronique que l’on doive consulter en pareil cas.

Ce n’est pas, en effet, dans les splendeurs du Versailles de Louis XV, dans la description des habits de cour, des livrées, des ornements pontificaux, que notre histoire à nous, cette suivante modeste qui, par un petit chemin détourné, côtoie la grande route de l’histoire de France, trouverait à gagner quelque chose.

Laissons s’achever la cérémonie aux rayons du soleil ardent d’un beau jour de mai ; laissons les illustres conviés se retirer en silence et se raconter, ou commenter, les merveilles du spectacle auquel ils viennent d’assister, et revenons à nos événements et à nos personnages à nous, lesquels, historiquement, ont bien une certaine valeur.

Le roi, fatigué de la représentation et surtout du dîner, qui avait été long et calqué sur le cérémonial du dîner des noces de M. le grand dauphin, fils de Louis XIV, le roi se retira chez lui à neuf heures et congédia tout le monde, ne retenant que M. de la Vauguyon, précepteur des enfants de France.