Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/17

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l’argent, d’ailleurs, et je puis m’accorder deux heures de sommeil si je veux.

Puis il pensait que Paris était bien grand, et qu’il allait être perdu, lui qui ne le connaissait pas, quand le baron, son fils et sa fille seraient rentrés dans la maison que leur avait choisie Philippe.

Heureusement qu’il était près de minuit et que le jour venait à trois heures et demie du matin.

Comme il réfléchissait à tout cela, Gilbert remarqua qu’il traversait une grande place, au milieu de laquelle s’élevait une statue équestre.

— Tiens, l’on dirait la place des Victoires, fit-il joyeux et surpris à la fois.

La voiture tourna, Andrée mit sa tête à la portière.

Philippe dit :

— C’est la statue du feu roi. Nous arrivons.

On descendit par une pente assez rapide ; Gilbert faillit rouler sous les roues.

— Nous voici arrivés, dit Philippe.

Gilbert laissa ses pieds toucher la terre et s’élança de l’autre côté de la rue, où il se tapit derrière une borne.

Philippe sauta le premier hors de la voiture, sonna, et, se retournant, reçut Andrée dans ses bras.

Le baron descendit le dernier.

— Eh bien ! dit-il, ces marauds-là vont-ils nous faire passer la nuit ici ?

En ce moment les voix de La Brie et de Nicole résonnèrent, et une porte s’ouvrit.

Les trois voyageurs s’engloutirent dans une sombre cour dont la porte se referma sur eux.

La voiture et les laquais partirent ; ils retournaient aux écuries du roi.

La maison dans laquelle venaient de disparaître les trois voyageurs n’avait rien de remarquable ; mais la voiture, en passant, éclaira la maison voisine et Gilbert put lire :

Hôtel d’Armenonville.

Il lui restait à connaître la rue.