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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/229

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— Sire, je ne m’en suis pas même informée.

— Pourquoi cela ?

— Dame ! vous conviendrez, sire, que ce serait malséant de ma part.

— Mais alors, s’écria le roi, si vous ne m’en voulez point de cela, de quoi m’en voulez-vous ? car, enfin, il s’agit d’être juste en ce monde.

— Je ne vous en veux pas, sire.

— Cependant, puisque vous êtes fâchée.

— Je suis fâchée, oui, sire ; quant à cela, c’est vrai.

— Mais de quoi ?

— D’être un pis-aller.

— Vous, grand Dieu !

— Moi ! oui, moi ! la comtesse Dubarry ! la jolie Jeanne, la charmante Jeannette, la séduisante Jeanneton, comme dit Votre Majesté ; oui, je suis le pis-aller.

— Mais en quoi ?

— En ceci que j’ai mon roi, mon amant, quand madame de Choiseul et madame de Grammont n’en veulent plus.

— Oh ! oh ! comtesse…

— Ma foi ! tant pis, je dis tout net les choses que j’ai sur le cœur, moi. Tenez, sire, on assure que madame de Grammont vous a souvent guetté à l’entrée de votre chambre à coucher. Moi, je prendrai le contre-pied de la noble duchesse, je guetterai à la sortie, et le premier Choiseul ou la première Grammont qui me tombera sous la main… Tant pis, ma foi !

— Comtesse ! comtesse !

— Que voulez-vous ! je suis une femme mal élevée, moi. Je suis la maîtresse de Blaise, la belle Bourbonnaise, vous savez.

— Comtesse, les Choiseul se vengeront.

— Que m’importe ! pourvu qu’ils se vengent de ma vengeance.

— On vous conspuera.

— Vous avez raison.

— Ah !