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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/248

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— Elle est rétablie ? dit M. de Choiseul très vite.

— Dieu merci, monsieur le duc.

— Ah ! fit le roi, elle se sauve.

— Elle aura reconnu Votre Majesté, et elle est timide.

— Vous l’avez depuis longtemps ?

— Depuis hier, sire ; en m’installant, je l’ai fait venir.

— Triste habitation pour une jolie fille, dit Louis XV ; ce diable de Gabriel était bien maladroit : il n’a pas pensé que les arbres, en grandissant, éborgneraient ce bâtiment des communs, et qu’on n’y verrait plus clair.

— Mais non, sire, je vous jure que le logement est supportable.

— Ce n’est pas possible, dit Louis XV.

— Votre Majesté veut-elle s’en assurer ? dit la dauphine jalouse de faire les honneurs de chez elle.

— Soit. Venez-vous, Choiseul ?

— Sire, il est deux heures. J’ai un conseil de parlement à deux heures et demie. Le temps de retourner à Versailles.

— Eh bien ! allez, duc, allez, et secouez-moi les robes noires. Dauphine, montrez-moi les petits logements, s’il vous plaît. Je raffole des intérieurs.

— Venez, monsieur Mique, dit la dauphine à son architecte, vous aurez l’occasion de recevoir quelques avis de Sa Majesté, qui s’entend si bien à tout.

Le roi marcha le premier, la dauphine le suivit.

Ils montèrent le petit perron qui conduit à la chapelle, laissant de côté le passage des cours.

La porte de la chapelle est à gauche ; à droite l’escalier, droit et simple, qui mène au corridor des logements.

— Qui demeure ici ? demanda Louis XV.

— Mais personne encore, sire.

— Voilà une clé sur la porte du premier logement.

— Ah ! c’est vrai, mademoiselle de Taverney se meuble aujourd’hui et emménage.

— Ici ? fit le roi en désignant la porte.

— Oui, sire.

— Et elle est chez elle ? N’entrons pas, alors.