— J’ai juré le secret.
— Oh ! oh ! voilà qui devient plus grave.
— C’est ainsi, madame.
— Mais si vous avez promis le secret sur la sorcellerie, peut-être ne l’avez-vous point promis sur le sorcier.
— Non.
— Eh bien ! prince, il faut vous dire que le duc et moi nous sommes sortis pour nous mettre en quête d’un magicien quelconque.
— Vraiment ?
— D’honneur.
— Prenez le mien.
— Je ne demande pas mieux.
— Il est à votre service, comtesse.
— Et au mien aussi, prince ?
— Et au vôtre aussi, duc.
— Comment s’appelle-t-il ?
— Le comte de Fœnix.
Madame du Barry et le duc se regardèrent tous deux en pâlissant.
— Voilà qui est bizarre, dirent-ils ensemble.
— Est-ce que vous le connaissez ? demanda le prince.
— Non. Et vous le tenez pour sorcier ?
— Plutôt deux fois qu’une.
— Vous lui avez parlé ?
— Sans doute.
— Et vous l’avez trouvé ?…
— Parfait.
— À quelle occasion ?
— Mais…
Le cardinal hésita.
— À l’occasion de ma bonne aventure, que je me suis fait dire par lui.
— Et il a deviné juste ?
— C’est-à-dire qu’il m’a raconté des choses de l’autre monde.