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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/265

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— Mais vous ne voyez donc pas, monseigneur, dit-il, que madame enrage de ne point savoir encore où demeure votre sorcier.

— Où il demeure, avez-vous dit ?

— Oui.

— Ah ! fort bien, répliqua le cardinal. Eh ! ma foi, attendez donc… non… si… non. C’est au Marais, presque au coin du boulevard, rue Saint-François, Saint-Anastase… non. C’est un nom de saint, toujours.

— Mais quel saint, voyons, vous qui devez les connaître tous ?

— Non, ma foi ! au contraire, je les connais fort peu, dit le cardinal, mais attendez donc, mon drôle de laquais doit savoir cela, lui.

— Justement, dit le duc, on l’a pris derrière. Arrêtez, Champagne, arrêtez.

Et le duc tira le cordon qui correspondait au petit doigt du cocher.

Le cocher arrêta court sur leurs jarrets nerveux les chevaux frémissants.

— Olive, dit le cardinal, es-tu là, drôle ?

— Oui, monseigneur.

— Où donc ai-je été un soir, au Marais, bien loin ?

Le laquais avait parfaitement entendu la conversation, mais il n’eut garde de paraître instruit.

— Au Marais… ? dit-il ayant l’air de chercher.

— Oui, près du boulevard.

— Quel jour, monseigneur ?

— Un jour que je revenais de Saint-Denis.

— De Saint-Denis ? reprit Olive, pour se faire valoir et se donner un air plus naturel.

— Eh ! oui, de Saint-Denis, la voiture m’attendit au boulevard, je crois.

— Fort bien, monseigneur, fort bien, dit Olive, un homme vint même jeter dans la voiture un paquet fort lourd, je me rappelle maintenant.