Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/105

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— Faites-moi l’honneur d’accepter ma main pour rejoindre votre carrosse. Encore une fois, adieu, maître Flageot, je vous laisse à vos occupations…

Le maréchal conduisit la comtesse à sa voiture.

— Rafté avait raison, dit-il, les Flageot vont faire une révolution. Dieu merci, me voici étayé des deux côtés. Je suis de la cour, et je suis parlementaire. Madame du Barry va s’engager dans la politique et tomber toute seule ; si elle résiste, j’ai ma petite mine de Trianon. Décidément, ce diable de Rafté est de mon école et j’en ferai mon chef de cabinet le jour où je serai ministre.


C

OU LES CHOSES S'EMBROUILLENT DE PLUS EN PLUS.


Madame de Béarn profita littéralement du conseil de Richelieu ; deux heures et demie après que le duc l’eut quittée, elle faisait antichambre à Luciennes, dans la société de M. Zamore.

Il y avait déjà quelque temps qu’on ne l’avait vue chez madame du Barry ; aussi sa présence produisit-elle un effet de curiosité dans le boudoir de la comtesse, où son nom fut annoncé.

M. d’Aiguillon, non plus, n’avait pas perdu son temps, et il complotait avec la favorite, lorsque Chon vint demander audience pour madame de Béarn.

Le duc voulait se retirer, madame du Barry le retint.

— J’aime mieux que vous soyez là, dit-elle ; au cas où ma vieille quêteuse viendrait me faire un emprunt, vous me seriez fort utile, elle demandera moins.

Le duc demeura.

Madame de Béarn, avec un visage composé pour la circonstance, prit en face de la comtesse le fauteuil que celle-ci lui offrit ; et les premières civilités échangées :