Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/175

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— Vous devez surveiller mes effets.

— Je n’ai pas seule la clef.

— Vous êtes la portière.

— Vous me donnez un écu par mois et vous voudriez être servi comme par dix domestiques.

— Il m’importe peu d’être mal servi ; il m’importe fort de n’être pas volé.

— Monsieur, je suis une honnête femme !

— Une honnête femme que je livrerai au commissaire de police, si, d’ici à une heure, ma montre n’est pas retrouvée.

— Au commissaire de police ?

— Oui.

— Au commissaire de police, une honnête femme comme moi ?

— Une honnête femme, une honnête femme !…

— Oui, et sur laquelle il n’y a rien à dire, entendez-vous ?

— Allons, assez, dame Grivette.

— Ah ! je me doutais déjà que vous me soupçonniez quand vous êtes sorti.

— Je vous soupçonne depuis la disparition du pommeau de ma canne.

— Eh bien, moi, je vous dirai une chose, monsieur Marat, à mon tour.

— Laquelle ?

— C’est que, pendant votre absence, j’ai consulté.

— Qui cela ?

— Mes voisins.

— À quel propos ?

— À ce propos que vous me soupçonniez.

— Je ne vous en avais rien dit encore.

— Je le voyais bien.

— Et les voisins ? Je suis curieux de savoir ce qu’ils vous ont dit, les voisins.

— Ils ont dit que si vous me soupçonniez et que si vous aviez le malheur de faire part de vos soupçons à quelqu’un, il vous faudrait aller jusqu’au bout.

— Eh bien ?