Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/215

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— Viens toujours.

Le duc partit. Taverney le suivit à vingt pas jusqu’aux appartements du roi.

Le duc entra dans la chambre ; Taverney demeura dans l’antichambre.



CXII

L’ÉCRIN.


M. de Tavemey n’attendit pas longtemps. Richelieu ayant demandé au valet de chambre de Sa Majesté ce que le roi avait laissé sur sa toilette, ressortit bientôt avec un objet que le baron ne put distinguer d’abord sous l’enveloppe de soie qui le couvrait.

Mais le maréchal tira son ami d’inquiétude, il l’entraîna du côté de la galerie.

— Baron, dit-il aussitôt qu’il se vit seul avec lui, tu m’as paru douter quelquefois de mon amitié pour toi ?

— Pas depuis notre réconciliation, répliqua Taverney.

— Alors tu as douté de ta fortune et de celle de tes enfants ?

— Oh ! pour cela, oui.

— Eh bien, tu avais tort. Ta fortune et celle de tes enfants se fait avec une rapidité qui devrait te donner le vertige.

— Bah ! fit Taverney, qui entrevoyait une partie de la vérité, mais qui ne se fût pas livré à Dieu, et par conséquent se gardait bien du diable ; comment la fortune de mes enfants se fait-elle si vite ?

— Mais nous avons déjà M. Philippe capitaine, avec une compagnie payée par le roi.

— Oh ! c’est vrai… et je te le dois.

— Nullement. Ensuite nous allons avoir mademoiselle de Taverney marquise peut-être.