Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/250

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diamants reliaient entre eux les rangs de ces perles ; un fermoir de diamants, des boucles d’oreille, et un rang de diamants pour les cheveux, donnaient à ce présent une valeur de trente mille écus au moins.

— Mon Dieu, mon père ! s’écria Andrée.

— Eh bien ?

— C’est trop beau… le roi s’est trompé. Je serais honteuse de porter cela… Aurais-je donc des toilettes qui puissent s’allier avec la richesse de ces diamants ?

— Plaignez-vous donc, je vous prie ! dit ironiquement Taverney.

— Monsieur, vous ne me comprenez pas… Je regrette de ne pouvoir porter ces bijoux, parce qu’ils sont trop beaux.

— Le roi qui a donné l’écrin, mademoiselle, est assez grand seigneur pour vous donner les robes…

— Mais, monsieur… cette bonté du roi…

— Ne croyez-vous pas que je l’ai méritée par mes services ? dit Taverney.

— Ah ! pardon, monsieur ; c’est vrai, répliqua Andrée en baissant la tête, mais sans être bien convaincue.

Au bout d’un moment de réflexion, elle referma l’écrin :

— Je ne porterai pas ces diamants, dit-elle.

— Pourquoi ? s’écria Taverney inquiet.

— Parce que mon père, vous et mon frère, vous avez besoin de tout le nécessaire, et que ce superflu blesse mes yeux depuis que je viens de penser à votre gêne.

Taverney lui pressa la main en souriant.

— Oh ! ne vous occupez plus de cela, ma fille. Le roi a fait plus pour moi que pour vous. Nous sommes en faveur, chère enfant. Il ne serait ni d’une sujette respectueuse, ni d’une femme reconnaissante, de paraître devant Sa Majesté sans la parure qu’elle a bien voulu vous donner.

— J’obéirai, monsieur.

— Oui ; mais il faut que vous obéissiez avec plaisir… Cette parure ne paraît pas être de votre goût ?

— Je ne me connais pas en diamants, monsieur.