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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/253

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attribue bien vite tout le pouvoir que vous ne pouvez manquer d’obtenir.

— Je ne comprends pas bien ce dernier avis, dit Andrée.

— Laissez-moi vous guider ; vous exécuterez sans comprendre, ce qui vaut mieux pour une sage et généreuse créature comme vous. À propos, pour exécuter le premier point, ma fille, je dois garnir votre bourse. Prenez ces cent louis, et montez votre toilette d’une façon digne du rang auquel vous êtes appelée depuis que le roi nous a fait l’honneur de nous distinguer.

Taverney donna cent louis à sa fille, lui baisa la main et sortit.

Il reprit rapidement l’allée par laquelle il était venu, et n’aperçut pas, au fond du bosquet des Amours, Nicole en grande conversation avec un seigneur qui lui parlait à l’oreille.


CXVII

CE QU'IL FALLAIT À ALTHOTAS POUR COMPLÉTER SON ÉLIXIR DE VIE.


Le lendemain de cette conversation, vers quatre heures de l’après-midi, Balsamo était occupé, dans son cabinet de la rue Saint-Claude, à lire une lettre que Fritz venait de lui remettre. Cette lettre était sans signature : il la tournait et retournait entre ses mains.

— Je connais cette écriture, disait-il, longue, irrégulière, un peu tremblée, et avec force fautes d’orthographe.

Et il relisait :

« Monsieur le comte,

« Une personne qui vous a consulté quelque temps avant la chute du dernier ministère, et qui déjà vous avait consulté