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Après quoi, il s’élança dans la chambre de Lorenza, dans laquelle il était rentré à peine, que la sonnette de Fritz retentit.

— M. de Richelieu, murmura Balsamo ; oh ! ma foi, tout duc et pair qu’il est, il attendra.


CXVIII

LES DEUX GOUTTES D'EAU DE M. DE RICHELIEU.


Le duc de Richelieu sortit à quatre heures et demie de la maison de la rue Saint-Claude.

Ce qu’il était venu faire chez Balsamo va s’expliquer tout naturellement dans ce qu’on va lire.

M. de Taverney avait dîné chez sa fille ; madame la dauphine, ce jour-là, avait donné congé entier à Andrée pour que celle-ci pût recevoir son père chez elle.

On en était au dessert quand M. de Richelieu entra ; toujours porteur de bonnes nouvelles, il venait annoncer à son ami que le roi avait déclaré le matin même que ce n’était plus une compagnie qu’il comptait donner à Philippe, mais un régiment.

Taverney manifesta bruyamment sa joie, et Andrée remercia le maréchal avec effusion.

La conversation fut tout ce qu’elle devait être après ce qui s’était passé. Richelieu parla toujours du roi, Andrée toujours de son frère, Taverney toujours d’Andrée.

Celle-ci annonça dans la conversation qu’elle était libre de tout service près de madame la dauphine ; que Son Altesse Royale recevait deux princes allemands de sa famille, et que pour passer quelques heures de liberté qui lui rappelassent la cour de Vienne, Marie-Antoinette n’avait voulu avoir aucun service près d’elle, pas même celui de sa dame d’honneur, ce qui avait si fort fait frissonner madame de Noailles, qu’elle s’était allée jeter aux genoux du roi.