Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la porte de la chapelle, où le hasard les avait mises en présence :

— Tiens ! bonsoir, monsieur Gilbert ; vous êtes donc ici ?

— Eh ! bonsoir, mademoiselle Nicole ; vous voilà donc à Trianon ?

— Comme vous voyez, femme de chambre de mademoiselle.

— Et moi aide-jardinier.

Là-dessus, Nicole fit une belle révérence à Gilbert, qui la salua en homme de cour ; et ils se séparèrent.

Gilbert remontait chez lui, il feignit de continuer sa route.

Nicole sortait de chez elle, elle poursuivit son chemin ; seulement Gilbert redescendit à pas de loup et suivit Nicole, comptant bien qu’elle allait retrouver M. Beausire.

Il y avait en effet sous les ombrages de l’allée un homme qui attendait ; Nicole s’en approcha ; il faisait trop sombre déjà pour que Gilbert reconnût M. Beausire, et l’absence du plumet l’intrigua tellement, qu’il laissa revenir Nicole au logis et suivit l’homme au rendez-vous jusqu’à la grille de Trianon.

Ce n’était pas M. Beausire, mais un homme d’un certain âge, ou plutôt d’un âge certain, tournure de grand seigneur et démarche fringante, malgré la vieillesse ; en s’approchant, Gilbert qui passa presque sous le nez de ce personnage avec une impudente audace, reconnut M. de Richelieu.

— Peste ! dit-il, après l’exempt le maréchal de France ; mademoiselle Nicole monte en grade !