Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/95

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roi, en son conseil. Vous attendrez que le parlement se soit assemblé là-dessus et en ait délibéré, ce qui arrivera immédiatement ; en suite de quoi, vous monterez en carrosse et irez rendre une petite visite à votre procureur, maître Flageot.

— Plaît-il ? s’écria Richelieu, que ce nom fit bondir comme la veille. Encore monsieur Flageot ! que diable maître Flageot a-t-il à faire en tout ceci, et qu’irai-je, moi, faire chez un maître Flageot ?

— J’ai eu l’honneur de vous dire, monseigneur, que maître Flageot était votre procureur.

— Eh bien, après ?

— Eh bien, s’il est votre procureur, il a des sacs à vous… des procès quelconques… vous irez lui demander des nouvelles de vos procès.

— Demain ?

— Oui, monsieur le maréchal, demain.

— Mais c’est votre affaire, cela, monsieur Rafté.

— Non pas, non pas… Bon, quand maître Flageot était un simple gratte-papier ; alors je pouvais traiter d’égal à égal avec lui ; mais, comme à partir de demain, maître Flageot est un Attila, un fléau des rois, ni plus ni moins, ce n’est pas trop d’un duc et pair, maréchal de France, pour conférer avec ce tout-puissant.

— Tout cela est-ce sérieux, ou jouons-nous la comédie ?

— Vous verrez demain si c’est sérieux, monseigneur.

— Mais encore, dis-moi ce qui m’arrivera chez ton maître Flageot ?

— J’en serais bien fâché… vous voudriez me prouver demain que vous aviez deviné d’avance… Bonsoir, monsieur le maréchal. Rappelez-vous ceci : un courrier à monsieur d’Aligre tout de suite, une visite à maître Flageot demain. Ah ! l’adresse… le cocher la sait, il m’y a conduit assez de fois depuis huitjours.